Un Levalloisien en Septentrion : Lafcadio MORTIMER

 

Lafcadio Mortimer n’est pas un peintre banal, son art ne se préoccupe guère de recherches plastiques agréées par l’histoire d’enjeux intra-muros aussi ténébreux que la géhenne, seulement, sur un mode on ne peut plus facétieux, de revisiter cette histoire à la lumière d’une hypothèse, elle-même des plus délirantes en même temps que des plus sensées : Dieu, Dieu que l’on disait si mal en point, s’est « réincarné ». Il a, tel le Dr Mabuse, transmuté en une sorte d’image symbolique subliminale : le triscèle (trois cercles disposés en triangle) dont la figure de Mickey réalise l’avènement – sans oublier la Raison – sous forme de Disneyland universel.

Lafcadio Mortimer, tant dans des ouvrages comme D. D. le Diabolique, Esquisse d’une approche pansémiotique du triscèle de Disney, etc, que dans la revue PAN à laquelle il collabore régulièrement, propose à l’intérieur d’une théorie générale des signes une topologie de cette figure récurrente de la sainte trinité que l’on voit partout comme chez elle. C’est donc à un philosophe-artiste que nous avons affaire, dont le gai savoir renvoie l’histoire de la fin de l’art à ses petits Mickeys. Ici, il est question de potentialités de détournement, de dérision, de désacralisation, de subversion de la représentation, étant entendu qu’il n’est pas question de prétendre ne pas représenter puisqu’à l’évidence on représente toujours quelque chose, mais de détourner la représentation du fétichisme marchand qui la commandite.

Critique et ludique, tel est le jeu d’enfant pictural de Lafcadio Mortimer, qui délire le rachat de la peinture jusqu’à ce que le spectre mis à nu délivre l’intempestive enfance de l’art. Cette enfance de l’art nous assure que si l’hydre de Dieu, comme n’importe quel symptôme, n’est pas morte mais s’est déplacée, alors l’Art non plus n’est pas mort, ni l’Homme, ni la Pensée, ni la vérité, ni la justice, ni l’insubordination, ni la création ; et que toute figure, là, reste empreinte des signes énigmatiques à quoi nous naissons quand nous nous enfonçons dans le sous-bois du sens. Loin des sentiers battus, donc, La Petite Renarde Rusée est heureuse de vous convier à nouveau à découvrir un artiste parmi les plus dignes d’intérêt aujourd’hui.

 

Du même :

Institut franco-chilien, Antofagasta (Chili), décembre 1982
Galeria Metropolitana, Recife (Brésil), juillet 1986
« Le Salon », chez Gilbert Descossy, Paris, novembre 1988
Milan Art Center, Milan (Italie), 12-22 juin 1989
Galerie Duval-Dünner, Paris, novembre-décembre 1990
Miqué ou les oreilles de Dieu, galerie Duval-Dünner, 16 avril-30 mai 1992
Daniel Daligand présente Stéphane Chaumet
(la réussite par les chèques) et Lafcadio Mortimer
(Qui ? l’a peint), galerie Satellite, Paris, 5-26 mars 1994
Sculptures, galerie du Placard, Rueil-Malmaison, 3-31 décembre 1995

 

EXPOSITIONS COLLECTIVES :

Trente-quatre expositions de 1969 à 2000

 

EXPOSITIONS INTERNATIONALES D'ART POSTAL :

Participation à plusieurs centaines de 1974 à 2000

 

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Lafcadio Mortimer, alias Daniel Daligand, – & vice versa –, est né en 1942 à Lyon. Études de chimie, langues, économie. Survit & travaille à Levallois.

 

 

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